Un Poliziotto scomodo (= Un flic explosif = Convoy busters) de Stelvio Massi (1978)
Acteurs : Maurizio Merli, Massimo Serato, Mario Feliciani, Mimmo Palmara, Marco Gelardini, Attilio Duse, Olga Karlatos….
Le commissaire Olmi, fonctionnaire de police à Rome, enquête sur un meurtre qui le conduit à un trafic de diamants. Mis sous pression et échappant à un attentat, il sera impliqué dans une fusillade devant son domicile et tuera accidentellement une personne innocente. Transféré dans une autre ville, il tentera de reconstruire sa vie, laissant derrière lui ses méthodes brutales. Mais chassez le naturel…
Un clochard découvre le cadavre d’une fille ; la police arrive sur les lieux. Nous voyons un homme, de dos, manteau vert et lunettes vertes qui cachent des yeux verts. Un des policiers en civil lui annonce qu’ils n’ont trouvé aucun indice. L’homme se retourne. C’est le commissaire Olmi, interprété par le beau Maurizio Merli (Brigade spéciale, Mannaja).
Cette introduction d’Un Poliziotto Scomodo va tout de suite nous montrer à qui nous avons affaire : un policier solitaire et déterminé. Un rôle proche de celui joué par Jean-Paul Belmondo dans Le Marginal. Un flic confronté à la corruption et aux méthodes discutables. Lors d’un simple interrogatoire, le commissaire Olmi n’hésite pas à gifler une jeune fille réticente à répondre aux questions. Il est impitoyable avec ses adversaires, en témoigne cette autre scène où, à lui seul, il tend une embuscade à trois tireurs professionnels, ne laissant derrière lui que cadavres et explosions. Si dans le film de Jacques Deray, le personnage joué par Bébel restait toujours à la limite, Olmi, lui, la franchira involontairement en commettant l’irréparable.
On pourra diviser le film en deux parties. L’avant-bavure se déroulant à Rome et l’après-bavure, envoyant le commissaire Olmi dans une petite ville portuaire en apparence paisible. Dans cette seconde partie, même si ses ardeurs sont un peu calmées, le commissaire et ses nouveaux collègues n’hésitent pas à utiliser mitrailleuses et fusils à lunettes pour stopper quelques motards un peu trop turbulents ! Après avoir découvert des armes et soupçonnant un trafic, il reprendra ses bonnes vieilles habitudes et affrontera la pègre locale.
Il fera aussi la connaissance d’Anna, jouée par Olga Karlatos (Keoma, Murder Rock), seule présence féminine du film. Un rôle pas très développé, mais un personnage important car cette relation amoureuse permettra à Merli de montrer une facette plus douce de son personnage (ce qui n’est pas arrivé très souvent dans ses films). Anna sera ensuite au centre de l’action dans la dernière partie du film.
Un Poliziotto Scomodo est un film agréable à suivre grâce à la réalisation solide de Stelvio Massi et à l’interprétation convaincante de Maurizio Merli qui s’en sort très bien, que ce soit lors des scènes dialoguées, où avec quelques mots il fait bien ressentir son état d’esprit, ou bien lors des scènes d’action, où il semble toujours à l’aise. Le film est bien aidé aussi par l’excellente musique de Stelvio Cipriani. Musique qui, si elle booste régulièrement les scènes de poursuite, devient aussi plus morose à d’autres moments, reflétant bien les différents aspects du caractère du commissaire Olmi.
